Catégorie/ Archéologie/Histoire
Considérée comme la 8e merveille du monde, l'armée ensevelie est l'une des grandes découvertes archéologiques du 20e siècles. Elle témoigne du destin hors du commun d'un roi proclamé Premier Empereur de Chine.

Découverte
Les premiers fragments de terre cuite des soldats ont été découverts en 1974 par un paysan de la province du Shaanxi qui creusait un puits dans son champ, mettant en lumière le plus grand mausolée au monde jamais construit.
Après 2 millénaires de silence, cette armée majestueuse refait surface au grand questionnement des archéologues et historiens. Ce fut le début d'un des plus impressionnants chantiers archéologiques, de par sa grandeur considérable et dont les fouilles continues de nos jours.

Les fosses
Datant de 210 av. J.-C.-, les fosses contiennent environ 8000 statues de soldats magnifiquement conservées et disposées en ordre de combat. Chaque statue est à l’image d'un soldat qui composait la véritable armée de l’Empereur. Celui-ci désirant que tous ses hommes soient reproduits à l’identique pour l’accompagner dans l’après-vie. Chaque visage était modelé à la main avec beaucoup de soin et de minutie, dont la précision permet de distinguer la disparité dans leurs traits et expressions. C’est ainsi que l’on retrouve dans leurs physionomies, les différentes ethnies auxquelles ils appartenaient dans la réalité ; Chinois, Han, Mongols, Tartares. Une armée immortelle destinée à garder et accompagner pour l'éternité l'empereur Qin Shi Huang dans son royaume de l'au delà.







Déroulement des fouilles
Les fouilles archéologiques permettent le relevé des données récupérées dans la plupart des projets de terrain et de révéler plusieurs types d'informations généralement inaccessibles à l'enquête, telles que la stratigraphie qui a pour objectif de retracer l'histoire suivant les couches horizontales de sédiments accumulées au fil des ans. Cette technique permet d'après la coupe transversale visible de déterminer avec précision une période de temps, dont la composition de chaque dépôt révèle l'environnement de l'époque.

Une autre méthode consiste en l'acquisition tridimensionnelle de la structure architecturale, recherchée par laser et photogrammétrie, permettant l'enregistrement en trois dimensions selon différentes résolutions et à plusieurs échelles, dans un seul et même espace de référence. La cohérence des données permet de jeter sur l’objet d’étude un regard inaccessible dans la réalité et ouvre de très nombreuses voies de réflexion. Ces représentations tridimensionnelles permettent aussi une déclinaison des mêmes données en de nombreux médias
Dans la recherche archéologique, les fouilles représentent la phase la plus onéreuse et peu de sites sont entièrement fouillés, par manque de moyen mais également pour éviter la détérioration et la destruction de reliques. Il est primordial de connaître la "provenance", c'est à dire l'emplacement et les caractéristiques des objets convoités qui doivent être enregistrés.

Ainsi, l'échantillonnage est encore plus important en fouille qu'en levé. Que ce soit par la stratigraphie en association avec d'autres objets situés à proximité qui peuvent donner certaines informations. Par exemple, si deux objets ont été trouvés sur un site, mais dans différentes couches de dépôts, il peut être.
186 restes humains ont été trouvés dans la tombe du Duc Qín jǐng Gōng, victimes de sacrifices humains.

Dans un premier temps, archéologues et historiens déterminent si le site à étudier aurait été investi plusieurs fois au cours de l'histoire. Le travail débute ensuite par la délimitation de la structure funéraire, puis l'excavation de la zone étudiée. La zone exposée est ensuite nettoyée, puis fouillée par portions afin de produire une section archéologique. Les ossements sont dégagés et prélevés avec d’éventuels artefacts présents. Afin de décrire et d'interpréter le site fouillé, les informations sont répertoriées par description, dessins et photographies. - Chantier fosse n°2

Viennent ensuite l'étude et l'analyse post-fouille qui constituent les parties les plus longue d'une enquête archéologique qui peut s'étaler sur plusieurs années. Les objets sont nettoyés, leurs compostions examinés, puis datés et catalogués et enfin comparés pour effectuer un classement typologique afin d'étudier d'autres sites avec des assemblages similaires. Les morceaux de poterie sont ensuite triés par catégorie, puis les pièces sont numérotées.
Les restes non culturels trouvés sur le site, tels que des plantes et des échantillons de pollen peuvent être analysés pour déterminer les informations sur l'environnement à l'époque en utilisant les techniques de paléobotanique et de paléoclimatologie.







Restauration
Afin de préserver au mieux les morceaux de statues sortis de terre, plusieurs techniques ont été testés avec plus ou moins de succès. Lors de fouilles effectuées en 1997 dans la fosse n° 2, les débris prélevés ont reçu un traitement de protection avant d'être enveloppés dans un film plastique. Cette méthode d'emballage qui a permis de protéger en état sans plus de dégradation, a reçu en 2004, le deuxième prix du Prix National du Progrès Scientifique et Technologique.
Aujourd’hui, 1500 statues ont été reconstituées et sont actuellement exposées. Mais il resterait encore près de 6000 guerriers et chevaux enterrés, rien que dans la première fosse. La Chine se penche aujourd’hui vers le puits n°2, comprenant 1400 soldats, 89 chariots de guerre et 116 guerriers à cheval.




Il est certain qu'il reste des trésors inestimables à découvrir sur ce site archéologique hors du commun mis au jour en 1974, où la volonté du fils du ciel à poursuivre son autorité suprême par delà la mort, se révèle dans cette exceptionnelle découverte, qui constitue un témoignage historique rare. Et bien que l’histoire semble rejetée par certains comme n’étant qu’un mythe, à la lecture de l’extraordinaire récit conté dans le Shiji par Sima Qian, l’Empereur Qin Shi Huang est entré dans la légende. Cependant sa véritable histoire demeure enfouie au plus profond de son incroyable mausolée qui fait rêver archéologues et historiens.
Mais que serait ce rêve de grandeur sans la participation de plus de 700 000 ouvriers ayant consacré leurs vies à la réalisation de cette œuvre d'art accomplie, qui s'exprime tant par les sceaux apposés sur chaque statue par les 85 maîtres artisans, que dans la multitude de tous ces petits détails qui touchent la perfection et permet d'estimer la grande valeur de ces prodigieux artistes. Certes, le premier Empereur était un chef militaire reconnu et un grand homme d’État dont le plus grand défis a été d’unifier son peuple, mais qui imposa par là-même une dictature établie et maintenue par le pouvoir absolu qu’il se conférait, qu'il fût si détesté pour son absolutisme que sa dynastie fut renversée trois ans après sa mort.
À ce jour, le mausolée garde son plus grand secret, le gouvernement chinois ne disposant pas de techniques de conservations assez évoluées pour s'assurer que la momie de l'Empereur ne subirait aucun dommage au moment de son exhumation... Mais peut-on, réellement envisager l’ouverture de sa sépulture sans arrière pensées? Il faut savoir que selon la tradition chinoise, ce serait un réel sacrilège, l'âme ainsi dérangée reviendrait sur terre manifester sa colère sous forme d'esprit malveillant. Qin Shi Huang peut donc être rassuré et continuer à régner en maître dans les royaumes de l’au-delà, sans pour autant que ne soit troublé son éternel sommeil. Des milliers de soldats sont en cours de restauration, ce qui demandera encore nombre d’années aux archéologues avant d’avoir reconstitué entièrement son incroyable armée.
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