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Les Demoiselles de Sigiriya

Eden Makaya

Les fresques appelées les demoiselles Sigiri Apsaras datent de la seconde moitié du Ve siècle, à l'époque de Kassapa Ier. Elles représentent vingt et une nymphes dont les couleurs demeurent exceptionnellement bien conservées.


Les célèbres peintures murales des demoiselles décriraient la terre Cinghalaise. Les dames de couleurs bleues représenteraient la tribu Yakka (tribu indigène du Sri Lanka), les autres appartiendraient aux tribus de Naga (Cobra), Deva (Divin) et Ganadabhbha (Odeurs) avec le motif floral représentant l'unité du pays.

    

Selon les archives anciennes, l'ouvrage du Ravana Watha explique que le roi Kassapa Ier aurait choisi Chithrakuta (Sigiriya), également connu sous le nom d'Alakamandava, la cité des dieux, pour édifier son royaume en raison de l'héritage de sa mère, qui était une descendante des Yakka, qui sont les architectes légendaires des Alakamandava dans l'histoire ancienne.

Longtemps appelées fresques, elles sont de nos jours nommées peintures murales en raison de leur réalisation sur surface sèche. Les formes sensuelles et l'harmonie de la composition globale, la technique picturale très précise utilisée et la méthode d'exécution rendent ces peintures murales uniques au monde.


Ces peintures sont les vestiges de bien d'autres aujourd'hui disparues, et ne doivent leurs survies qu'à la cavité où elles ont été réalisées, située à environ 100 mètres de haut de la base rocheuse, les protégeant des intempéries, du soleil et de la mousson.






À l'époque du roi Kassapa Ier, la fresque s'étendait sur environ 140 mètres de long et 40 mètres de haut, sur une large bande recouvrant la face ouest du rocher, situé dans deux dépressions adjacentes de la roche. Ces fresques ont une valeur archéologique inestimable, étant les seules représentations des femmes de l’époque médiévale du Sri Lanka.




















  • La beauté célébrée

À l'origine, environ 500 portraits de femmes aux courbes élégantes, délicatement reproduites dans des couleurs chatoyantes, ornaient la paroi rocheuse occidentale de Sigiriya. Seules vingt et une de ces délicates représentation ont traversé le temps, dont l'étroite ressemblance rappelle certaines fresques des grottes d'Ajanta en Inde. La majorité de ces magnifiques peintures ont disparu lorsque le palais est redevenu un monastère.

Bien que l'identité de ces femmes demeure inconnue, certains historiens pensent qu'elles représentaient les épouses et concubines du roi. La controverse affirme, quant à elle, que ces portraits ne peuvent être les femmes de Kassapa, mais plutôt des Apsaras, qui sont des nymphes célestes d'une grande beauté, que l'on retrouve dans l'hindouisme et la littérature védique tels que le Rig-Véda et le Mahabharata.



Représentées seules ou par groupes, Les reines ont le teint ocré qui contraste avec le teint grisé des servantes, mais elles ont en commun des traits indigènes, de grands yeux, un nez épaté, une bouche charnue. Les coiffures sont remontées en chignon, sont composées d'étoffe verte et rouge, couronnées d'un diadème étincelant. Les lobes d'oreilles distendus par de lourdes boucles dorées descendent sur le cou qui est orné d'un large médaillon incrusté de pierres précieuses, supporté par des colliers. De nombreux bracelets couvrent les bras et les poignets.


Illustrées à mi-corps, on distingue au niveau des hanches le dhôtis rayé vert et rose qui les couvre à partir de la ceinture. Le buste nu est délicatement paré d'ornements. La lourde et tombante poitrine est représentative dans l'art indien. 


Certaines ont le buste dénudé montrant une lourde et tombante poitrine représentative dans l'art indien. D'autres ont le buste couvert d'un celi (court corsage indien). Certaines femmes tiennent à la main des fleurs de lotus, d'autres portent des plateaux d'offrandes composés de fleurs.

On retrouve une certaine approche similaire avec les peintures datant de la période d'Anuradhapura, celles de Sigiriya ont des formes et des lignes améliorant l'impression de volume des figures. Les pigments ont été appliqué en mouvements de balayage, en utilisant plus de pression sur un côté, ce qui donne l'effet d'une teinte plus profonde vers le bord.



  • Les grottes d'Ajanta (Inde)

Au nombre de 30, les grottes d'Ajanta sont situées au nord de la ville d'Aurangabad, dans la chaîne des monts Indhyadri des Ghats occidentaux. Ces grottes sont célèbres pour l'architecture de leurs temples et leurs nombreuses sculptures et peintures murales délicates. Elles sont situées sur un escarpement de 76 m de haut, en forme de fer à cheval, qui surplombe la rivière Waghora (tigre).


Les grottes comprennent des peintures et des sculptures rupestres décrites comme parmi les plus beaux exemples survivants de l'art indien ancien, des peintures particulièrement expressives qui présentent l'émotion à travers le geste, la pose et la forme.


D'après les historiens et suivant la contre-influence répandue dans l'histoire de l'art, les peintures de Sigiriya seraient l'œuvre d'artistes venus de l'Inde du Nord. À contrario, tout porterait à croire que les artistes d'Inde du Nord seraient des Ceylanais venus pour réaliser les peintures murales des grottes d'Ajanta, dont les similitudes avec celles de Sigiriya sont très troublantes.


Les peintures murales des grottes d'Ajanta font partie des plus belles de toutes les civilisations anciennes. Elles sont dans le même style que celles de Sigiriya, dont la similitude se retrouve autant dans les visages, les bustes, les parures de bijoux, etc., certaines illustrant des scènes légendaires cinghalaises, telles que l'histoire de l'introduction du bouddhisme à Ceylan, narrée dans le Mahâvamsa.










En savoir +


  • L'île - Les demoiselles de Sigiriya



  • Sigiriya - The Lion Rock



  • The Caves of Ajanta



  • Grottes d'Ajanta - Maharashtra, Inde


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