Extrait - Ceylan - La Perle De L'océan Indien
Ce joyau autrefois appelé Ceylan, l'île de légende du Ramayana de la mythologie hindoue, qui conte la délivrance de la princesse Sita par le prince Rama et l’armée des singes d’Hanuman, est doté d'une histoire légendaire aux innombrables trésors millénaires de royaumes perdus cachés dans ses jungles luxuriantes et désordonnées. De nombreux voyageurs du temps passé en visite à Ceylan, auteurs de récits de voyage, ont pris la plume pour décrire avec noblesse la beauté et la fascination qu'exerça sur eux, l'île merveilleuse.

Les écrits du Dr Richard Lionel Spittel ont toujours transmis sa connaissance profonde et intime de la jungle et un intérêt particulier pour le peuple Veddah. Une introduction presque mythique d'un article rédigé par Spittel dans "The Pearl Banks", de juin 1958.
... Sur la mer tranquille du golfe de Mannar, la brise du matin soufflait fraîche. La nappe bleue impertur-bable s'étendait jusqu'à l'horizon bas où elle rencontrait la vaste immensité du ciel pastel, avec ses douces masses nuageuses immobiles comme sur un tableau. C'était une scène d'une beauté à couper le souffle, une gloire du firmament qui murmurait au cœur de l'homme : C'est Dieu.

Salut Lanka !
Que d'autres vantent les voies de l'Occident,
Ou patrie ou canton, où qu'il soit,
Aussi puissant, aussi béni soit-il -
Lanka, mon île, tu es tout pour moi.
Quand je rentre à la maison, je tombe de voyages lointains,
Et tes montagnes s'élèvent comme des spectres de la mer,
Par la rose de l'aurore ou le rayon de l'étoile :
Oh, île mienne, tu es le paradis pour moi.
Et du Pic et du plateau
Qui bravent l'immensité du dôme bleu,
Du rivage ceint d'arbres et du sable scintillant,
L'île d'émeraude m'appelle.
Des souches ancestrales sur ses brises soufflaient
Sortez étrangement de ses solitudes :
Les contes qui sont gravés dans la légende et la pierre
Sont les chansons que la vieille île me chante.
Mais oh pour les sentiers que les hommes sauvages foulent,
Pour les collines qui sont les repaires de l'abeille de la ruche,
Pour la facture gazouilleuse et la tête de branchement :
Oh île, île sauvage, tu es chez moi.
Dr RL Spitte
Itinerario de Ludouico de Varthema Bolognese
Ludovic di Varthema (publié à Rome en 1510)
Ludovico di Varthema, (c. 1470 - 1517), était un voyageur, chroniqueur et aristocrate italien. Au cours de son périple en Asie, il fit escale à Ceylan, dont il fit une brève description.
... L' arbre de la cannelle est le même que le laurier, surtout les feuilles, et il produit quelques baies comme le laurier, mais elles sont plus petites et plus blanches. Ladite cannelle, ou cannelier, est l'écorce dudit arbre, en ceci : Tous les trois ans on coupe les branches dudit arbre, puis on en ôte l'écorce ; mais ils ne coupent la tige sous aucun prétexte. Il y a un grand nombre de ces arbres. Quand on recueille cette cannelle, elle n'a pas l'excellence qu'elle possède un mois après. Un marchand maure m'a dit qu'au sommet de cette très grande montagne il y a une caverne où les hommes de ce pays vont une fois par an pour prier, parce que, comme on dit, Adam était là-haut priant et faisant pénitence, et que les empreintes de ses pieds sont visibles à ce jour, et qu'elles ont environ deux travées de long. Le riz ne pousser dans ce pays, mais il vient de la terre ferme. Les rois de cette île sont tributaires du roi de Narsinga, à cause du riz qui y vient du continent. L'air de cette île est extrêmement bon, et les gens sont d'une couleur fauve foncé. Ici il ne fait ni trop chaud ni trop froid, ils portent certaines étoffes de coton ou de soie et marchent pieds nus. Cette île est placée sous la ligne équinoxiale, et les habitants de celle-ci vivent plus longtemps que nous.
Ceylan sous l'administration coloniale de l'Angleterre
La revue des deux mondes
Jules Leclercq (1848-1928)
auteur de récits de voyages et géographe français
... Ceylan, la contrée magique placée au cœur même de cette zone équinoxiale où s’épanouirent tant de merveilleuses civilisations ! Ceylan, abrégé des Indes orientales ! Aucune contrée au monde n’a su, comme cette île paradisiaque, fasciner les voyageurs qui ont essayé de la décrire. Ils y ont vécu, pour la plupart, de longues années, et ne l’ont quittée qu’à regret. C’est ce qu’attestent les titres mêmes de leurs récits. Le major Skinner nous a donné Cinquante ans à Ceylan ; le major Forbes, Onze ans à Ceylan ; le célèbre explorateur Samuel Baker, Huit ans à Ceylan ; les deux sœurs Marie et Marguerite Leitch, Sept ans à Ceylan ; Gordon Cumming, Deux ans à Ceylan. Il n’y a point, à la surface du globe, une île qui ait, comme celle-ci, attiré l’attention des savants de tous les pays et de tous les temps, sans qu’on puisse même excepter l’île qui la domine aujourd’hui, la Grande-Bretagne. Elle a été décrite par les écrivains de Rome et de la Grèce comme par ceux de l’Inde, de la Birmanie, de la Chine, de l’Arabie et de la Perse, et comme par les voyageurs européens depuis le moyen âge jusqu’à nos jours. Les Brahmanes la désignaient sous le nom de Lanka, « la resplendissante, » et en faisaient un paradis habité par des êtres d’une nature angélique ; les prêtres bouddhistes la comparaient à une perle posée sur le front de l’Inde ; les Chinois l’appelaient « l’île des joyaux, » les Grecs, « la terre de la jacinthe et du rubis ; » les Mahométans l’assignaient à nos premiers parents comme un nouvel Élysée destiné à les consoler de la perte du paradis, et les anciens navigateurs européens racontaient que les brises qui avaient passé sur l’île en apportaient au large les parfums.
L'Inde sans les anglais
Pierre Loti (1850 -1923)
écrivain et officier de marine français.
Édition Calmann-Lévy - 1903
La Cité Ensevelie
... Et le jour se lève pour moi sur un monde de branches et d’herbages, sur un océan d’éternelle verdure, sur un infini de mystère et de silence, déployé à mes pieds jusqu’aux lignes extrêmes de l’horizon ... Du haut d’une colline, qui surgit comme un îlot dans la plaine, je regarde s’éclairer la muette immensité verte. C’est l’Inde sous ses voiles de nuées, c’est l’Inde, la forêt, la jungle ; c’est, au centre de la grande île de Ceylan, le lieu profond de la paix, que protège encore de tous côtés l’inextricable enlacement des arbres ; c’est la place où, depuis deux mille ans, la ville merveilleuse d’Anuradhapura s’est éteinte sous la nuit des feuilles ... À travers l’épaisseur d’un ciel plombé, où couvent des orages et des pluies, lentement le jour vient tandis qu’il est minuit là-bas, dans mon pays de France. Une fois de plus, la Terre vieillie va présenter à la lumière de son soleil cette région des grandes ruines, qui achèvent de se pulvériser et de s’anéantir dans la verdure souveraine. Innombrables sont les temples et les palais d’Anuradhapura ; leurs coupoles et leurs pavillons d’or resplendissent au soleil. Dans les rues, c’est une multitude de soldats, armés d’arcs et de flèches. Des éléphants, des chevaux, des chariots, des milliers d’hommes vont et viennent continuellement. Il y a des jongleurs, des danseurs, des musiciens de divers pays, dont les timbales et les instruments ont des ornements d’or ...
Indika
Mégasthène
... L'île donc, dans la grande mer, qu'on appelle Taprobane est séparée en deux par une rivière abondante en perles et en or. L'île possède des palmeraies, où les arbres sont plantés avec une merveilleuse régularité à la suite, comme on voit les gardiens des parcs d'agrément planter des arbres d'ombrage dans les endroits les plus choisis. Il y a aussi des troupeaux d'éléphants, qui y sont très nombreux et de la plus grande taille. Ces éléphants insulaires sont plus puissants que ceux du continent, et en apparence plus gros, et peut-être prononcés comme étant de toutes les manières possibles plus intelligents. Les insulaires les exportent vers le continent d'en face dans des bateaux qu'ils construisent exprès pour ce trafic avec du bois fourni par les fourrés de l'île, et ils cèdent leurs cargaisons au roi des Kalingai. A cause de la grande étendue de l'île, les habitants de l'intérieur n'ont jamais vu la mer, mais passent leur vie comme s'ils résidaient sur un continent, bien qu'ils apprennent sans doute des autres qu'ils sont tout autour entourés par la mer, Les habitants, encore une fois, de la côte n'ont aucune connaissance pratique de la capture d'éléphants, et ne le savent que par rapport.
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