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Les Hibakusha 被爆者 

Eden Makaya

Catégorie/Japon/Histoire


Par 2 fois, le Japon devint la cible d’un bombardement atomique. En tant que seul pays au monde à avoir subi l'atrocité d’un tel acte aussi inhumain, les Hibakusha ont le devoir de faire entendre au monde entier la tragédie de leur vécu. Ce sont ces souvenirs dans toute leur violence que s’efforcent de retransmettre ces inlassables militants de la mémoire.

Traduit du japonais par « victimes atomisées », ils étaient quelque 260 000 en 2005 à avoir survécu à l’horreur de Hiroshima et de Nagasaki. Rejetés par la société parce qu’ils faisaient peur, avec la crainte que l’irradiation puisse être contagieuse, la majorité d’entre eux se sont réfugiés toute leur vie dans le silence. Maintenus prisonniers d'un mutisme coupable de leur honte et de leur isolement, avec pour seule intimité, des souvenirs obsédants qui hantent leurs mémoires à jamais.


En 1974, la chaîne de télévision japonaise NHK lançait un appel à témoignages auprès des Hibakusha. La société donnait enfin la parole à ces oubliés de la vie, avec le droit à la reconnaissance de cette dignité si longtemps perdue. Pour bon nombre d’entre eux, sortir de ce mutisme se révélait être le souffle libérateur de cette captivité forcée, permettant ainsi d’exorciser ce mal de vivre qui les rongeait tout autant que la maladie de la bombe. Pour d’autres, témoigner s’avérait difficile, ne voulant pas faire resurgir ce lourd passé émotionnel, chargé de cicatrices indélébiles.




​Aujourd’hui, les survivants de la bombe devenant de plus en plus âgés et de moins en moins nombreux, il est essentiel d’écouter le récit de leur expérience personnelle qui est un réel engagement pour la paix, derrière laquelle, si fragile, tant de larmes ont été versées.


  • À travers ce documentaire, Tomiko Morimoto West, âgée de 91 ans, fait part de ses souvenirs longtemps gardés secrets, du jour où Hiroshima a cessé d'exister. Ce jour maudit, elle n'avait que 13 ans et regardait depuis sa cour d'école un B-29 volant à basse altitude larguer la première bombe atomique sur sa ville, tuant sa mère et d'autres membres de sa famille.



  • IMG- Terumi Tanaka, secrétaire général de Hidankyo, hibakusha témoigne de son expérience de la bombe lors d'une conférence à Vienne en 2007.



  • La pluie noire d'Hiroshima

​Quelques heures après l’explosion, la pluie tomba sur Hiroshima. Une pluie noire mêlée de cendres et de poussières radioactives. Gravement brûlés par les incendies provoqués par le feu nucléaire, les survivants, errant au milieu du chaos, cherchaient désespérément de l’eau pour se réhydrater et apaiser leurs blessures. Quand cette pluie mortelle s'est mise à tomber sur la ville, les victimes assoiffées ont bu cette eau noire, loin de se douter qu'elle les mènerait dans d'atroces souffrances à une mort certaine.


  • Conséquences liées aux brûlures

Les rayonnements thermiques sont à l'origine d'autres atteintes comme les chéloïdes, qui sont des boursouflures qui gonflent anormalement au niveau des cicatrices, provoquant la déformation de la peau. Les blessures liées au rayonnement thermique et aux incendies sont la cause de plus de 50 % des décès des survivants.










  • Cicatrices impressionnantes sur le dos de cet homme.

  • Femme recevant des soins à l'hôpital de la Croix-Rouge d'Hiroshima - octobre 1945.

  • Femme dont le dos est brûlé.



  • Les brûlures sur le corps de cette femme suivent le motif de son kimono. Les parties foncées du tissu qui ont absorbé le rayonnement thermique se sont échauffées et ont brûlées la peau en contact. Les parties claires ont réfléchi le rayonnement et protégé la peau.




  • Un garçon soigné pour des brûlures au visage et aux mains à l'hôpital de la Croix-Rouge d'Hiroshima, 10 août 1945.

  • Profondes brûlures thermiques.




  • Vidéo- aspect médical, Hiroshima, Japon, 23/03/1946



  • L'eau symbole de pureté Dans la culture traditionnelle japonaise, cinq éléments issus du bouddhisme constituent le Godai : Chi, la terre - Sui, l'eau - Ka, le feu - Fû, le vent - Kû, l'espace ou le vide. L'eau, source de vie fait partie des cinq éléments qui régissent notre univers. Elle symbolise la régénération et la pureté, la transformation et la force, que l’on retrouve sous différentes formes d’offrandes à travers le Parc pour la Paix. Par sa pureté et sa limpidité, elle rend hommage aux victimes de la bombe, qui après l'explosion ont réclamé de l'eau pour étancher leur soif et apaiser leurs brûlures. Qu’elle soit représentée en fontaine à prière, en offrande au pied des monuments, ou en espace refuge autour du Cénotaphe, l'eau unit le ciel et la terre. Purificatrice, elle apaise l’âme des défunts.


















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