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  • Eden Makaya

Le Trésor Du Royaume Champa

Dernière mise à jour : 24 avr.

Musée Tourane de la sculpture Cham

Catégorie Sites archéologiques


Construit entre 1915 et 1916, par l'EFEO (École Française d'Extrême Orient - lire article sur l'EFEO), le musée Tourane de Da Nang doit sa création à Henri Parmentier, archéologue et architecte français, membre de l'EFEO, promoteur du projet.


Divisé en plusieurs galeries, le musée regroupe une collection de sculptures Cham extraites du centre du Vietnam par les archéologues français à la fin du XIXe siècle.



D'une grande valeur culturelle, les sculptures exposées sont regroupé dans différentes salles, en fonction des sites fouillés tels que : Dong Duong, Tra Kieu, Than Ma, Mỹ Sơn, Quang Nam, Da Nang, Quang Binh, Quang Tri, Thua Thien, Hué, Quang Ngai, Binh Dinh, Kon tum etc.


Bodhisattva faisant parti d'un Piédestal,

Dong Duong, fin 9e-début 10e siècle, Quang Nam

À travers la beauté des œuvres exposées, les artistes Chams ont su exprimer toute la grâce et la délicatesse de l'art du Champa, faisant revivre la vie religieuse et quotidienne de leur époque. Les sculptures représentent des dieux et déesses, des scènes de la mythologie et une panoplie d'animaux fantastiques tout droit sorti du bestiaire de l'hindouisme.


Une grande variété d'objets sont exposé tels que : statues, bas-reliefs, autels etc. sculptés sur différents supports, notamment la brique, le grès et le bronze, qui illustre la richesse et la diversité de l'art Cham du VIIe et XVe siècle.


L'hindouisme est l'une des plus anciennes religions du monde qui ne possède ni fondateur, ni institutions cléricales, mais se présente comme un ensemble de concepts philosophiques issus de la tradition. Le panthéon hindou qui est très étendu, comprend pas moins de 33 millions de dieux et déesses qui symbolisent l'unique être suprême; Brahman. Les plus fondamentales de ces divinités hindoues sont la Trinité de Brahmâ, Vishnu et Shiva, mais de nombreux autres dieux tels que; Ganesha, Krishna, Râma, Hanuman et les déesses Lakshmi, Durga, Kali et Saraswati.


Tympan en Grès - Mỹ Sơn. Fin 9e siècle

Naissance de Brahmā issu d'un lotus jaillissant du nombril de Vishnu

Vishnu - La naissance de Brahma

Ce tympan représente Vishnu, allongé sur les eaux cosmiques, qui médite sur le serpent de l'éternité à 7 têtes. De son nombril surgit le lotus des mondes d'où nait Brahma qui va créer un monde nouveau. Le thème était représenté dans les temples du 7e siècle à Zhenla et à Champa. ette version Cham présente plusieurs caractéristiques uniques qui la distinguent de ses homologues khmères et indien. Pour exemple, Vishnu ne possède que deux bras au lieu de quatre, Bhrigu le sage est représenté aux pieds du dieu au lieu de célébrants célestes.


Shiva Natarâja - Tympan, début 10e siècle. Style transitionnel

entres les styles Đồng Dương et Khương Mỹ.

Shiva Natarâja, Le roi de la danse

​Shiva est connu sous de nombreuses apparences et de nombreux noms. L'une de ses manifestations est Shiva Natarâja. En sanskrit, "nata" signifie danse et "râja" signifie roi. Sous cette forme, il incarne le danseur cosmique qui rythme l'univers au pas du Nadânta, "danse de la félicité", qui exprime dans l'hindouisme, la succession des cycles cosmiques "mavantara" qui engendre par alternance, entre deux déluges, les phases de création et de destruction.

Brahmâ - 12e-13e siècle Thap Mam






Brahmâ

Brahmâ est le dieu créateur de l'univers, il fait partie de la trimurti, la trinité des déités hindoue avec Vishnu et Shiva. Il est souvent dépeint comme un homme d’âge mûr, barbu, à quatre faces et à quatre bras. Il est parfois représenté assis sur un lotus sortant du nombril de Vishnu. Brahmâ est la réalité suprême qui a créé le monde, la personnification du brahman, l’Esprit Universel, l'Absolu, représenté dans chaque être par le soi individuel (atman).

Dvārapāla/Gardien de porte


Les Dvârapâlas - Dong Duong, Quang Nam Fin 9e-début Xe siècle 

Les Dvârapâlas sont les gardiens des temples et monastères bouddhiques et hindouistes. De représentation Humaine ou démoniaque, ils sont généralement armés de lances et de massues. Ils sont présentés sous forme de statues ou de sculptures en relief sur les murs, positionnés par paire, à proximité des entrées et des passages du sanctuaire.


Dvārapāla terrassant un taureau


Dans la tradition shivaïte, le sanctuaire consacré à Shiva est gardé par deux Dvârapâlas, représentant les deux aspects du dieu lui-même. L'un est bienveillant, l'autre terrible. Leur apparence et leurs attributs sont en accord avec la divinité principale qui réside dans le sanctuaire. Ainsi, leur costume, leurs armes, leurs emblèmes sont révélateurs des pouvoirs et des vertus de la divinité qui préside.

Bodhisattva Tara  


Bodhisattva Tara 

C'est La plus grande statue en bronze des arts Chams découverte à ce jour et la seule pièce en bronze du musée. Datant du IXe siècle, Tara incarne la pure élé-gance et séduit par un raffinement étonnant, représentatif du style Dong Duong. Tara est la divinité féminine la plus puissante du panthéon bouddhiste, qui guide les disciples sur leur chemin spirituel.


      Apsaras- soubassement du sanctuaire principal de Trà Kiêu





Apsaras - La danse des nymphes célestes

Cet autel aux Apsaras découvert à Trà Kiêu, date du VIIe - VIIIe siècle. L'origine de cette danse mythique est une tradition née en Inde, immortalisée par de magnifiques sculptures que l'on retrouve également partout sur les murs des temples angkorien.

 



  • Pilier sculpté d'arabesques -7e-8e siècle -Quang Nam

  • Ascète musicien

  • Piédestal Lions Atlante d'angle - 12e-13e siècle - Tháp Mâm

  • Piédestal circulaire, lotus


 

  • Scènes de vie à la cour, danseuses et guerriers 10e siècles - influence kmère

  • (M)- Piédestal - Ascètes jouant de la musique - 7e siècle, Mỹ Sơn

  • (D)- Danseuses & musiciens 10e siècle


Créatures légendaires de l'hindouisme

Selon les rishis/ sages ascétiques de l'Inde ancienne, tous les êtres vivants possèdent un certain degré de spiritualité. Les animaux ont toujours tenu une place importante au sein des anciens mythes. L'architecture religieuse utilisa leur représentation pour en faire des motifs décoratifs, que l'on retrouve sous forme de sculptures dans les temples. Leur fonction est esthétique mais surtout symbolique. À la fois, gardiens, montures, protecteurs des lieux sacrés, ils ornent les toitures, les murs, les balustrades les escaliers et les allées menant aux temples.


Ganesha

Fils de Shiva et Parvati, Ganesha est représenté comme l'incarnation de l'ascétisme illustré par son père, affichant le troisième œil sur son front et portant la peau de tigre d'un rishi. La statue a été récupéré dans un temple de Mỹ Sơn. La forme à quatre bras (img G) fait partie des premières sculptures Cham les plus sophistiquées.

                      

  



 Le Makara - Makara 13e siècle

Gardien des entrées des temples, cette créature fabuleuse de la mythologie indienne, représente une chimère aquatique, symbole de l'eau, source de vie. Elle possède le nez d'un éléphant de mer avec une gueule largement ouverte munie d'une denture de crocodile. Il est parfois représenté muni de deux défenses. Son apparence est changeante, selon l'angle sous lequel on l'observe.



   


Dragon Makara - Dragon Makara en grès 12e- 13e siècle

Thap Mam, province de Binh Dinh Style de Thap mam

Symbole de la royauté, le dragon est très présent dans la culture asiatique. Le Dragon Makara réunit les pouvoirs du

dragon et les caractéristiques du Makara. Animal le plus

sacré du Vietnam, le Dragon symbolise la force créatrice

de la nature dynamique universel, du pouvoir et de la dignité.






Nâga, Roi des serpents - Naga, Tra Kieu, 10e siècle

Son royaume est constitué de rivières, de lacs et de mers. Cette créature royale demeure dans des palais décorés de perles et de pierres précieuses. Dans l'iconographie, Nâga est représenté avec un nombre impair de têtes, redressées en position d'attaque, et couronnées de fleurons. ​On le trouve principalement sur les arches autours des frontons, des linteaux et des bassins. Sa forme sinueuse constitue les balustrades qui serpentent le long des allées menant aux temples. Son corps allongé symbolise l'arc-en-ciel qui relie le monde divin au monde humain, représentant le gardien des vérités spirituelles.



Garuda le roi des oiseaux

L'oiseau mythique au bec d'aigle et au corps d'homme ailé est souvent représenté émergeant de la gueule de deux Makaras. Garuda est le Vâhana / la monture du dieu Vishnu. Invincible et immortel, il est décrit comme la plus puissante des créatures ailées, si redoutable qu'aucun dieu ne se risque au combat. Un seul de ses battements d'ailes pouvant provoquer de puissantes tornades. Symbole de courage, Garuda représente les enseignements des védas. Selon la légende, lorsqu'il vole très haut dans les cieux, ses ailes chantent ses louanges. Il apparaît dans l’art ancien du royaume du Champa, entre les IIe et XVIIe siècles. Garuda orne les pagodes vietnamiennes du XIe au XVIe siècles.



Nandin / Nandi

Dans l'hindouisme, Nandi qui signifie joyeux, est un taureau blanc. Il est le fils de Surabhî et de Kashyapa le gardien des quadrupèdes. C'est le vâhana du dieu Shiva, offert par Daksha, le dieu du sacrifice. Nandi était autrefois une divinité appelée Nandieshvara, Seigneur de la joie, un homme d'une grande sagesse devenu taureau. Animal sacré, une statue à son effigie était représenté couché, faisant face à l'entrée des sanctuaires dédiés à Shiva.






Gajasimha, l'éléphant au corps de lion - Gajasimha - Tháp Mâm - 12e siècle-

Découverte à Thap Mam, l'œuvre est en grès et date du XIIe siècle. Il symbolise la sagesse et la puissance d'un dieu, son corps représente la monarchie du roi. Les statues de Gajasimha sont placées devant l'entrée des sanctuaires, comme gardiens des portes. Cet animal sacré est un sujet populaire que l'on retrouve dans la sculpture Champa à cette période. Le nom de cet animal mythique signifie éléphant-lion en sanskrit. L'aspect de l'éléphant est associé au monde de l'eau, tandis que le lion représente le monde terrestre. Gajasimha est souvent représenté dans une attitude de marche, le tronc habillé et la queue droite. Sept Gajasimha fragmentés en terre cuite ont été découverts sous les débris du toit de briques du sanctuaire qui s'est effondré après l'abandon de la zone vers le XVe siècle, lorsque les Cham ont quitté le territoire du nord, poussés vers le sud par la conquête du Dai Viêt.


Lion, style Tháp Mâm - 13e-14e siècle Lion, style Tra Kieu, 7e-8e siècle




Le Lion

Le Lion à l'aspect d'un être fantastique est représenté soit sous une forme anthropomorphique, soit sous sa forme animale. Assis sur son arrière-train, ou dressé sur ses pattes arrières, il garde l'entrée des temples, principalement positionné de part et d'autre des escaliers.







 









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