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Connu sous le nom de Jingju, l'opéra de Pékin est né à la fin du XVIIIe siècle et fut très apprécié sous la dynastie Qing.

Cet art vivant du spectacle est un symbole de la culture traditionnelle chinoise, qui s'est perfectionné au fil des siècles à travers toute la Chine, tant par ses représentations, ses costumes sophistiqués et ses maquillages aux couleurs vives, intégrant la musique, le chant, le récit, la gestuelle, l'action et ses acrobaties tirées des arts martiaux.

Être artiste au sein de l'opéra de Pékin ne s'improvise pas. Le métier est rigoureux dans son apprentissage, nécessitant un entraînement quotidien et une vie dédiée entièrement à cet art. D'une durée de 7 années, la formation débute dès l'enfance et se transmet de maître à élève par l'observation, l'imitation et l'instruction orale.
Les expressions des yeux et des visages, les mouvements des bras, la démarche, la manière d'entrer sur scène, celle de rire etc, sont codifiés d'une façon très précise.


Les maquillages et les costumes jouent un rôle très important au sein du théâtre, laissant aux personnages une grande liberté d’interprétation dans le mime et la gestuelle.
Le maquillage appelé Huamian est haut en couleurs, utilisant des symboles et des motifs qui révèlent les différentes personnalités, les caractéristiques et les destins des rôles joués par les personnages.

Les visages peints ont remplacés les masques
Les couleurs les plus utilisées sont la poudre blanche, du fard rouge et noir. Par exemple, le rouge qui correspond à la loyauté est la couleur des héros, tandis que le blanc est un signe de ruse, de caractère complexe. Pour les Jing, d'autres couleurs sont utilisées.

le rouge : la loyauté et la droiture - le jaune : la témérité et l'atrocité - le vert : l'énergie et le courage - le blanc : la perfidie et la ruse - le noir : la droiture et le désintéressement - le doré et l'argenté : les diables et démons


Le répertoire
L'opéra de Pékin possède une riche liste de pièces de théâtres, reflétant les valeurs fondamentales chinoises, s'inspirant de l'histoire, des légendes folkloriques, des anecdotes, de la politique, de la société et de la vie quotidienne.
Les rôles des comédiens sont divisé en 4 groupes : Sheng - Dan - Jing - Chou incluant des rôles masculin et féminin, et des rôles secondaires de soutien, dont le grand talent des acteurs résulte de leurs incroyables compétences au niveau du jeu, apportant un divertissement qui en fait le premier opéra de Chine.
Les Sheng sont des rôles réservés aux hommes, déclinés en plusieurs variations : le Laosheng, représentant un homme d'âge mûr - le Xiaosheng interprétant le jeune premier - le Wusheng qui est un jeune homme représentant un guerrier doué en art martial - le Wanasheng qui est un rôle d'enfant.
Les Dan sont des rôles féminin autrefois joués par des hommes. Divisé en 4 variations : le Zhengdan est une femme de caractère d'âge moyen - le Huadan est une femme dynamique et coquette - le Wudan est une femme doué en art martial - le Laodan est une femme âgée douée pour le chant - le Caidan est une femme méchante mais comique.
Les Jing dont le nom signifie "visage peint" sont des rôles dont le caractère est peint sur les visages des personnages. Le Dahualian est spécialisé dans le chant - l'Erhualian dans la gestuelle - le Wujing est doué pour le combat - le Maojing est spécialisé dans la danse et la jonglerie.
Le chou est le rôle du bouffon.

Les décors et les accessoires sont minimes voir inexistant sur scène. On y trouve des chaises à porteurs, des drapeaux de véhicules, des rames, des cravaches et des armes.


En raison de la rareté des décors et des accessoires dans l'opéra de Pékin, les costumes ont une importance accrue dont la fonction est de distinguer le rang du personnage joué. Les empereurs et leurs familles portent des robes jaunes et les hauts fonction-naires portent du violet. La robe portée par ces deux classes s'appelle un Mang, ou robe de python.



Les costumes appelés Xingtou, plus populairement connu sous le nom de Xifu, viennent renforcer l'interprétation des rôles, dont l'origine remonte au milieu du XIVe siècle. Selon la position du rôle dans la société joué par l'acteur, les costumes peuvent être élaborés ou plus simple.

Les longues manches flottantes dansent, les barbes virevoltent, tandis que les plumes des chapeaux s'agitent. Toute cette panoplie vient renforcer l'interprétation des rôles.


Ces magnifiques costumes sont brodés et colorés avec finesse, comportant : vestes, robes, pantalons et des accessoires : chapeaux, perruques, fausses barbes, chaussures, bijoux etc.
La musique rythme le spectacle, donne l'intonation, guide le fil du récit et suit la mélodie. Les instruments sont à cordes, à vent, à percussion et une variété de gongs et de cymbales.

Le Jinghu, à la forme délicate et au son aigu,
est utilisé pour accompagner les rôles masculins.
C'est le principal instrument mélodique de l'opéra.

Le yueqin s'est développé à partir d'un luth
à long manche beaucoup plus grand qui est
apparu sous les dynasties Qin et Han. Ses
quatre cordes sont accordées par paires, à une
quinte d'intervalle.

La flûte Dizi (flûte traversière chinoise), peut être utilisée en solo ou dans l'opéra Kungu, l'un des styles contribuant à l'opéra de Pékin.

Le Sanxian est un instrument à trois cordes
qui est également pincé. Il peut accompagner
une chanson narrative, changeant son accord
pour s'adapter au chanteur.

Le Bangu au son aigu et sec est un petit tambour plat, permettant de garder le tempo tout au long du déroulement de la pièce. Par exemple, une scène militaire sera accompagnée par de nombreux types de tambours et autres instruments à percussion. Le percussionniste étant le maître d'ensemble, il est chargé de donner la cadence, d'enchaîner les scènes, d'accentuer l'action et de ponctuer le chant et la parole.
Les maîtres
Parmi les plus grands maîtres de l'opéra de Pékin, Mei Lanfang (1894-1961) est le plus célèbre acteur du théâtre chinois. Il débuta son apprentissage à l'âge de 8 ans pour monter sur scène trois ans plus tard. Une carrière exceptionnelle de 57 années, où il créa un style caractéristique en innovant le côté créatif de la narration, de la musique, du chant, de la danse, des costumes et des maquillage des rôles Dan. En 1919, il part en tournée au Japon avec sa troupe, puis enchaîne les productions à l’étranger, notamment aux États-Unis et en Europe.



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