Reportage Japon /Hiroshima - Extrait - La triste histoire de Sadako Sasaki.
Sadako Sasaki
Égérie de tous les enfants victimes du bombardement du 6 août 1945 sur la ville d’Hiroshima, Sadako Sasaki (1943-1955) est devenue la source d’inspiration pour la paix dans le monde, et la grue d’origami le symbole international de paix en référence à la légende des mille grues et de l’espoir de guérison de la fillette.

Exposée au rayonnement du bombardement en août 1945 sur la ville d’Hiroshima, Sadako Sasaki, alors âgée de 2 ans, développa une leucémie. Lors de son séjour à l’hôpital, sa meilleure amie lui raconta la légende des mille grues, où quiconque confectionnera mille grues en origami verra son vœu exaucé. Elle plia alors une à une ces grues de papier avec l’espoir de guérir. Malheureusement, son état de santé empira et Sadako Sasaki mourut le 25 octobre 1955 après avoir réalisé 644 grues. Ses camarades de classe touchés par sa disparition plièrent les 356 grues restantes et Sadako Sasaki fut enterrée avec la guirlande des mille grues, puis lancèrent un appel au don afin de récolter des fonds pour ériger une statue en son honneur.

Une statue à son effigie soutenant une grue origami surmonte le dôme en granit. Sur la dalle est inscrit :
Ceci est notre cri,
Ceci est notre prière,
Pour construire la paix dans le monde.
Son émouvante histoire fut rapidement relayée comme un symbole d’espoir et de paix et chaque année, des milliers de guirlandes de grues et de tableaux sur le thème de la paix en origami venant du Japon et du monde entier sont déposés en son hommage au pied de sa statue et du monument pour la paix des enfants.
Le Mémorial des Enfants

Œuvre emblématique d’Hiroshima, le monument édifié pour la paix des enfants est chargé d’émotions. Il commémore la mémoire de Sadako Sasaki (1943-1955), décédée à l’âge de 12 ans d’une leucémie due aux radiations et des milliers d’autres enfants victimes du bombardement.
Réalisé par l’artiste Kazuo Kikuchi (professeur à l'université des beaux arts de Tōkyō, sa structure en granite est de forme oblongue et mesure 9 m de hauteur. Il a été inauguré le 5 mai 1958, le Jour des enfants au Japon. Situé entre le Dôme de Genbaku et le musée pour la paix, il a été construit en utilisant l'argent provenant de dons récoltés après la disparition de la fillette.
Le monument est entouré de vitrines renfermant des milliers de tsuru et des tableaux d’origami réalisés par les enfants d’Hiroshima et du monde entier, sur le thème de la paix dans le monde. Son dôme est surmonté d’une statue en bronze à l'effigie de Sadako Sasaki, soutenant une grue origami entre ses bras ouverts. De chaque côté du mémorial, deux statues en bronze, représentant un garçon et une fille portent l'espoir d'un avenir heureux. À l’intérieur, une grue origami en bronze doré actionne une petite cloche, offerte par le docteur Yukawa Hideki (1907 -1981), lauréat du prix Nobel de physique de 1949 et fervent partisan de la dénucléarisation. La stèle comporte une inscription, lancée comme un cri d'espoir à travers le monde.

Sadako Sasaki 佐々木 禎子
La légende Ori-Tsuru 折鶴
Lors du bombardement d'Hiroshima, Sadako se trouvait à 2 kilomètres de l'explosion et semblait ne pas être blessée, alors que la plupart des personnes qui se trouvaient dans son entourage avaient été tuées. Jusqu'en 1954, elle eut une enfance normale et se lança dans la course à pied de compétition. Après un relais qu'elle remporta avec son équipe, Sadako eut des vertiges et se sentit très fatiguée. Au fil du
temps, ces nausées devinrent de plus en plus fréquentes et Sadako fut transférée à l’hôpital de la Croix Rouge, où le diagnostic révéla une leucémie, « le mal de la bombe atomique ». Lors de son séjour, sa meilleure amie Chizuko lui conta une ancienne légende japonaise : « la légende des 1000 grues », où, quiconque confectionnera 1000 grues en origami verra son vœu exaucé. Sadako plia alors minutieusement une à une ces grues de papier dans l’espoir de guérir. Après avoir plié 500 grues, Sadako avait l'air de se sentir mieux et les médecins décidèrent qu'elle pouvait rentrer chez elle pour quelque temps. Malheureusement, Sadako meurt le 25 octobre 1955, après avoir réalisé 644 grues. Après la mort de la fillette, une campagne d’appel au don fut lancée par ses camarades de classe auprès de 3000 écoles à travers 9 pays, afin de récolter des fonds pour ériger une statue en son honneur et de commémorer la mémoire de tous les enfants victimes de la bombe atomique.
« J'écrirai la paix sur tes ailes, et tu voleras de par le monde, pour que plus jamais les enfants ne meurent ainsi. »

Dans le poème intitulé ‘’La petite fille’’, en hommage aux enfants tués à Hiroshima, Nâzim Hikmet (1901-1963), poète turc, donne sa voix à une fillette de sept ans, tuée à Hiroshima lors du bombardement. Poème de 1956
La petite fille
C’est moi qui frappe aux portes,
Aux portes, l’une après l’autre.
Je suis invisible à vos yeux.
Les morts sont invisibles.
Morte à Hiroshima
Il y a plus de dix ans,
Je suis une petite fille de sept ans.
Les enfants morts ne grandissent pas.
Mes cheveux tout d’abord ont pris feu,
Mes yeux ont brûlé, se sont calcinés.
Soudain je fus réduite en une poignée de cendres,
Mes cendres se sont éparpillées au vent.
Pour ce qui est de moi,
Je ne vous demande rien :
Il ne saurait manger, même des bonbons,
L’enfant qui comme du papier a brûlé.
Je frappe à votre porte, oncle, tante :
Une signature. Que l’on ne tue pas les enfants
Et qu’ils puissent aussi manger des bonbons.

Adresse de réception des Tsurus
Peace Promotion Division The City of Hiroshima 1-5 Nakajima-cho Naka-ku, Hiroshima 730-0811 Japan
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